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Paroles de lecteurs Vives réactions à propos de la tribune sur la productivité laitière

Tomy : « Eh oui, ça marche, les vaches laitières sont bien des herbivores ! » (©Terre-net Média)

"Productivité laitière = rentabilité : un grand mensonge en bande organisée !" En moins d'une semaine, plus de 60 lecteurs ont commenté cette tribune, parue sur Web-agri ! Et autant d'opinions différentes et argumentées, des anti-productivisme et pro-système herbager à ceux qui disent que la production intensive peut se justifier, voire est « parfois la seule solution », et que l'exploitation de l'herbe n'est pas possible partout.

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Kévin : « Bravo ! Un pavé dans la marre ! »

Massol : « Bravo mademoiselle ! Pour avoir connu les deux modèles, je dirais qu'aujourd'hui, qu'il y a trois règles d'or : la souveraineté alimentaire, souveraineté financière et la souveraineté intellectuelle. Ça aide à créer un système vertueux et non vicieux. »

Steph72 : « On ne calcule pas sa marge mais son prix de revient et combien il faut d'EBE pour rembourser ses emprunts et se prélever une rémunération. Deux méthodes pour y parvenir : soit on réduit ses charges au maximum, quitte à moins produire, soit on produit au maximum pour diluer ses charges de structures. Faut pas oublier que les charges opérationnelles pèsent plus dans les charges totales que les charges de structures. »

Benoît via Facebook : « Tout se calcule. Ce qu'il faut voir, ce sont les résultats. Il y a des éleveurs qui gagnent leur vie avec des vaches à 5 000 l et d'autres avec des vaches à 10 000. Un troupeau bien géré, avec une bonne génétique, se mène très bien à 10 000 et encore plus avec des robots. Il n'y a pas d'idéal. Tant que les résultats sont là et que les décisions prises coïncident, c'est le principal. »

Philippe via Facebook : « Moi, j'ai sauté le pas en 2000 pour revenir à une production de 6 800 kg/vache. Je ne suis pas beaucoup plus riche mais mon cheptel est plus facile à mener et les TB/TP sont bons. En plus, j'ai moins de problèmes sanitaires et les fourrages de base sont bien valorisés. »

L'herbe pâturée, c'est bien, mais ce n'est pas possible partout

Xavier : « Très bonne vision. On ne doit pas obliger à l'autonomie alimentaire mais on peut l'encourager ou au moins demander de lier la production laitière aux herbages. »

Tomy : « Eh oui, ça marche, les vaches laitières sont bien des herbivores ! »

NC Gaec Niot : « Certaines prairies sont inondables, donc les vaches n'ont pas toujours de l'herbe à disposition et elles trient. Le système herbager n'est pas forcément possible partout et tout le temps. »

Lolo : « C'est bien l'herbe pâturée. Mais s'il faut l'ensiler, quand on n'a très peu de pâtures accessibles, ça coûte aussi cher que du maïs. Et en zone nord, le pâturage, c'est plus souvent cinq mois et demi que huit. Il y a de la place pour tous les systèmes, à condition d'être cohérent et de revenir à une mécanisation raisonnable. »

Yann via Facebook : « Il faudrait quand même des chiffres moyens par système pour réellement comparer. On ne peut pas s'appuyer sur un seul cas. Surtout sans connaître le contexte pédo-climatique. Et ce système n'est pas forcément applicable partout ! Mais la vache (sans jeu de mot), ça donne à réfléchir ! »

Gwendal Raoul : « Il y a surproduction de lait, mais pas plus de 1 à 2 % structurellement (avec des pénuries ou des trop-pleins plus accentués conjoncturellement). Contrairement à ce que pourrait faire croire l'article, de nombreux producteurs s'adaptent déjà, notamment en exploitant au mieux l'herbe pâturée, mais de nombreuses limites, climatiques et foncières, existent en France ! Le problème principal est bien le prix du lait, et la répartition de la valeur ajoutée entre le consommateur et le producteur. Et il est à noter que les pays ayant les plus faibles coûts de production en lait (Nouvelle-Zélande ou Irlande) sont aussi ceux où le prix payé aux producteurs est le plus bas ! »

Steph72 : « Comment se fait-il que beaucoup de producteurs qui suivent ce schéma intensif ont des difficultés ? La dilution des charges de structures a ses limites surtout quand le prix du lait est trop bas. Et vu la qualité des ensilages, les vaches à 9 000 l risquent de faire beaucoup moins cette année. On n'a pas tous la chance d'avoir un climat favorable et des sols à bon potentiel. Celui qui a tout misé sur le maïs est pénalisé, cette campagne, par des rendements ne dépassant pas 8 t par ha dans du ressemé. »

FAUT-IL POUR AUTANT CONDAMNER CEUX QUI, SOUVENT, SE SONT ORIENTÉS VERS LE PRODUCTIVISME PAR OBLIGATION ?

Bon sens : « Ça fait du bien un article qui remet un peu en cause le système intensif... C'est certes pas facile à faire partout en France mais le système qu'on nous a appris à l'école (maïs-soja-Hosteins à 8 000 l) n'est pas réalisable partout en France non plus. Et puis, à quoi bon être productif comme les Danois pour finir avec l'équivalent de 20 000 € de dettes/VL, et pour nourrir la planète ou être menotté par les banques ? À quoi bon produire pour nourrir les Chinois si on doit aller aux Restos du cœur pour manger ? N'oublions pas que nos surplus sont bradés par l'UE sur le marché international et qu'ils étouffent les producteurs du sud qui ne gagnent plus leur vie et arrêtent l'agriculture pour grossir les bidonvilles ou émigrer dans des pays qui sont la cause de leur misère... »

DVD : « Future consœur, je vous souhaite une bonne installation et que vous puissiez réaliser vos projets et réussir avec la vision de l'avenir que vous ressentez. Vous vous posez des questions, c'est bien, mais n'accusez pas le passé, c'est notre histoire. C'est incroyable, à chaque fois, on accuse le passé. C'est comme la guerre de 39-45, 50 ans après, on accuse on juge, on condamne. Mais quand vous êtes dedans, vous faites quoi ? Quand vous serez installée, vous verrez et dans 10 ou 20 ans, on en reparle. Vous relirez ce que vous venez d'écrire et on fera le point. Des gens qui veulent entreprendre et d'autres pas... Ce n'est pas si simple. Pensez à vous surtout et croyez en vos ambitions. Bonne chance. »

Yann Parois, directeur général chez Promodis : « Du bon sens et des vérités pas bonnes à dire compte tenu du gâchis engendré par des années de productivisme à tout crin. Super article ! »

Balel : « Bel article en effet ! Mais mes pensées vont vers les "arriérés" des années 70 qui ont alerté sur ce risque du productivisme. À l'époque, ils voyaient comment leurs confrères allaient tuer leurs propres sols. »

Marie : « Pourquoi encore une fois mettre les systèmes les uns contre les autres ? Les différents modes de production ne sont pas ou "tout noir" ou "tout blanc". Ce qui compte, c'est d'agir de façon rationnelle et économique, en considérant son propre environnement. Au final, seuls les chiffres ont raison. Cet article me dérange profondément. D'abord, d'un exemple, il veut en tirer une généralité. Ensuite, il remet en cause des milliers d'exploitants qui ont fait le choix de la productivité : sont-ils pour autant des bons à rien, des aveugles, des irresponsables ? Allons, soyons sérieux ! Il ne faut pas tout mélanger. Il n'existe pas de recette miracle... sauf une : investir en cohérence avec ses capacités de production. Alors gardons un peu d'ouverture d'esprit et ne nous enfermons pas dans des postures idéologiques comme ici. »

Patrick : « Cet article sonne comme de la musique à mes oreilles. J'ai eu la chance que mes parents se réveillent dans les années 80, mais c'était et c'est encore difficile de nager à contre-courant et ne pas se faire emporter par la vague qui fonce contre vous. Surtout quand tous les intervenants vous disent que vous êtes un fou, sauf le banquier qui se demande comment tu fais pour faire autant de profit. Le seul point où je ne suis pas d'accord, c'est quand l'article conseille de ne pas investir dans des robots de traite parce qu'il y a 10 % de chômage. Dans ces 10 %, combien veulent se réveiller à 4 h pour travailler dans une ferme ? C'est un casse-tête de gérer du personnel et d'avoir des conditions de vie correctes. »

Raisonner ses investissements est le propre de tout chef d'entreprise

Michael via Facebook : « Il est bien cet article et j'aime l'angle d'attaque, mais il est idéologique et dénué de pragmatisme. Le système proposé fonctionne avec 5 milliards d'êtres humains mais pas à plus de 7 et bientôt 10 ! Ce qui est marrant, c'est que c'est exactement le raisonnement que j'avais à 16 ou 17 ans... Quel est le coût de production du lait quand vous devez payer un bâtiment pour 100 vaches à 10 000 l ou 200 à 5 000 ? Quel coût alimentaire de base pour 100 vaches ou pour 200 ? Raisonner à la vache est un non-sens. Seul l'EBE est un indicateur fiable. »

Steph72 : « Ça, c'est l'exemple extrême mais l'auteure a voulu souligner que ce ne sont pas ceux qui font le maximum de production par vache qui s'en sortent. Tous les organismes agricoles nous répètent depuis la fin des quotas que productivité = compétitivité et meilleur revenu. Pas de bol, la crise touche celui qui a beaucoup investi et qui a beaucoup de charges pour produire plus. Il faut que les industriels se soucient de ce problème parce demain, ils manqueront de lait. »

Xavier : « Les investissements se doivent d'être raisonnés bien sûr, mais c'est le propre de tous les chefs d'entreprise... Il est vrai que certains ont peut-être trop investi, peut-être pas toujours à bon escient mais surtout, beaucoup n'ont pas anticipé cette très grosse crise laitière et pour cause, elle est sans précédent... Il va malheureusement falloir apprendre à travailler avec le risque d'avoir des prix parfois bas, voire très bas comme en 2016. Espérons que tout le monde saura tirer les leçons de cette crise, en essayant d'avoir un taux d'endettement cohérent en cas d'année à faible prix. Et en optimisant à tout prix sa marge lait. Cette optimisation passe par la maîtrise des charges bien sûr, mais en faisant attention que cela n'engendre pas plus de perte de produits ! Et c'est bien là le risque en faisant de fausses économies !!! Il faudra plus que jamais raisonner retour sur investissement... Et avoir une vision moyen et long terme de l'exploitation. Mais il est bien évident qu'une exploitation laitière ne peut pas être pérenne à moins de 300 euros les 1 000 litres de lait. »

Hq50 : « Mais la marge est en grosse partie mangée par toutes les sociétés qui gravitent autour des exploitations. En revanche, l'article prend un mauvais exemple, la Nouvelle-Zélande. Certes les vaches sont à l'herbe, mais c'est aussi l'un des pays où les fermes accumulent le plus de déficit. Je ne pense donc pas qu'il y ait de système parfait. Il faut juste calculer. »

Titian : « Pas mal de vérités, mais attention à ne pas tomber dans la caricature et dans la guerre des systèmes, la productivité est parfois aussi très rentable. Ceci étant dit et pour revenir à la simple réalité et faire didactique : c'est pas donner à tout le monde de prétendre faire bouillir la marmite à l'année avec la cueillette de saison de son jardin, un peu de conserves achetées ou faites maisons. Ça permet d'être moins sensibles aux aléas climatiques, mais ça peut vite ne pas devenir "bien être" compatible. »

Xavier : « Article extrêmement réducteur et qui prouve (comme souvent) un manque de connaissance évident du territoire agricole français, et plus particulièrement du paysage laitier. Pour produire du lait 100 % à l'herbe, dans une région comme la nôtre par exemple (Hauts-de-France), il faut au minimum 35-40 ares/VL accessible au pâturage ! Autant dire quasiment aucune exploitation. La productivisme n'est pas une volonté, mais une réalité économique pour toute région d'élevage où le foncier est cher et la surface limitante. La génétique a fait progresser le potentiel laitier des animaux, et c'est tant mieux ! Il est simple de comprendre qu'il est plus facile d'amortir un bâtiment en produisant 9 000 l par vache plutôt que 4 500 l, étant donné que la production totale double ! Cela s'appelle la dilution des charges de structures. Et une Holstein programmée pour faire 9 000 l est en souffrance si elle n'en produit que la moitié ! Le productivisme n'est pas responsable de la crise laitière, c'est la fin du protectionnisme des quotas laitiers européens qui a provoqué le déséquilibre (temporaire) de l'offre et de la demande. Il est démontré depuis longtemps que dans un système intensif cohérent et raisonné, l'augmentation de la productivité reste une clé importante pour augmenter son revenu. Il suffit de regarder les chiffres pour s'en rendre compte. »

C'est la cohérence du système qui fait le revenu

007 : « À quoi bon produire toujours plus, avec des coûts énormes qui privent trop souvent d'un revenu au combien mérité. N'oublions pas que nous avons l'un des plus beaux métiers du monde et de grosses responsabilités. »

Xavier : « Ce que je veux dire, c'est qu'une fois les investissements réalisés, l'éleveur a bien sûr tout à fait intérêt à saturer son outil de production pour diluer ses charges de structures. C'est la base de toute production, agricole ou pas. Une usine qui tourne à mi-régime peu-elle être rentable ? C'est comme un hôtel avec des chambres inoccupées. Cela ne veut pas dire qu'il est toujours rentable d'investir pour faire toujours plus, mais une fois que l'outil est là, il faut l'exploiter. Et comment imaginer indexer les appros sur le prix du lait ???? Encore une fois, c'est utopique... Les tarifs se font en fonction du marché, ils ne sont pas fixés arbitrairement. Nous sommes dans une économie de marché depuis longtemps, pas communiste ! Je ne dis pas que c'est bien, ou mieux, mais c'est ainsi et c'est à nous tous de nous adapter à ce système. Le vrai problème est le partage de la valeur ajoutée, entre le prix payé au producteur et le prix du produit fini....et là il faut se battre !

Steph72 : « Est-ce qu'en saturant les bâtiments par le volume, on abaisse le prix de revient du lait sous les 300 € ? Souvent, ceux qui veulent saturer leurs outils, le font avec du volume B à 200 €, encore moins rentable sauf pour les marchands d'aliments et tous ceux qui gravitent autour de nous. Quelle autre profession est prête à produire plus, si c'est à perte ? Dans notre pays, il y a ceux qui doivent s'adapter, les agriculteurs, et les autres qui vivent du système comme l'a très bien souligné cette future éleveuse. »

Papom : « Pas faux, ce que dit cet article. Mais il y a plus de différence de revenu à l'intérieur d'un système qu’entre les systèmes eux-mêmes, ce qui veut dire que c'est l'homme qui fait la différence. Quel que soit le système, c'est sa cohérence qui fait le revenu. La France est riche de sa diversité et il faut l'entretenir. On nous pousse à l'hyper "mécanisation-robotisation" mais il y a d'autres pistes pour réussir et ça passe par le collectif. »

Laurent De Buyer, directeur général chez Tecnoma Technologies, sur LinkedIn : « Le taux d'endettement des éleveurs bovins laitiers est de 46 % en 2014 et ne cesse d'augmenter depuis 20 ans. L'endettement est de 99 % (moyenne nationale, source Data-Rica-FR) ! Je ne sais pas qui a écrit l'article, mais il mérite une médaille ! Cette vérité n'est probablement pas bonne à dire et tous ceux, qui gravitent dans cette activité économique et qui poussent les éleveurs au fond du trou, n'y sont peut être pas pour rien. Il est temps de faire comprendre aux CER que gestion n'est pas comptabilité et que ne pas payer d'impôts n'est pas une philosophie. Que cet auteur continue de dénoncer cette hypocrisie criminelle qu'est la productivité agricole française. Les résultats de nos entreprises agricoles, retraitées des subventions, sont révélateurs du malaise. Et ce ne sont pas quelques centaines de millions du gouvernement qui y changeront quelque chose. La solution viendra de nos agriculteurs eux-mêmes quand ils se seront cultivés économiquement et comptablement. »

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